Typologie des exploitations agricoles : un point de départ pour comprendre les performances des systèmes irrigués
Résumé
L'exploitation agricole occupe une position centrale comme objet d'analyse pour appréhender les performances des systèmes irrigués. Compte tenu de la diversité des exploitations dans un système de libéralisation des assolements, comme c'est le cas en Tunisie, un travail de prospection de ces exploitations s'avère nécessaire pour envisager des travaux de prospective. Une étude de cas a porté sur le périmètre public irrigué de Borj Toumi-Toungar de la Basse Vallée de la Medjerda (BVM) en Tunisie. Ce périmètre, qui couvre 785 ha et dont sa mise en eau date des années 1970, représente plusieurs situations contrastées relatives à l'exploitation des eaux agricoles. Une première étape a porté sur la reconnaissance du périmètre et la caractérisation des exploitations agricoles. Pour ce, une enquête a été réalisée en 2005 sur le périmètre et a touché l'ensemble des agriculteurs (au nombre de 115). Conjuguée à une documentation et à un travail de prospection de terrain, cette enquête a fourni les éléments nécessaires pour dresser une typologie des exploitations par le biais d'une analyse en composantes principales. Neuf variables, représentatives de la diversité des exploitations, ont été engagées dans cette analyse, en particulier le taux d'intensification cultural et les techniques d'irrigation employées. Six classes d'exploitations ont été identifiées avec des contraintes, des conduites de cultures et des choix techniques différenciés. La confrontation entre les volumes d'eau prélevés et la demande climatique des cultures a été étudiée en deuxième étape. Elle a été initiée par les changements des spéculations par rapport à l'étude de base et les fortes fluctuations des volumes d'eau annuels prélevés depuis la mise en eau du périmètre. Pour l'actualisation des besoins en eau des cultures, des simulations ont été effectuées par le modèle Pilote et il a été possible de dresser une analyse fréquentielle des besoins en eau d'irrigation relative à une série climatique s'étalant de 1983 jusqu'à 2005. En 2005, ces besoins représentent environs 5 fois les volumes d'eau facturés aux agriculteurs durant la même année. S'agissant de l'adéquation entre l'offre et la demande climatique en eau, nous nous sommes intéressés au mois de pointe (juillet). Il en ressort que la capacité du réseau (fonctionnement 24/24 heures et 7/7 jours) n'est pas à même d'assurer la moitié des besoins en eau des quartiers étudiés. Il y a lieu de noter qu'actuellement le réseau fonctionne au maximum 12 /j, ce qui dénote du faible taux de satisfaction des besoins en eau des cultures. Paradoxalement, l'étude typologique montre que certaines classes d'exploitations se distinguent par des taux d'intensification culturaux élevés avec des tendances à la généralisation des systèmes d'irrigation localisés en maraîchage et en arboriculture. En contre partie, une majorité des agriculteurs, ont recours rarement à l'irrigation et adoptent une conduite culturale en pluvial
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